14 mars 2017

La conception d’un jardin et son dessin

Le jardin comme écrin :

Le jardin nait de l’essence du lieu, de ses occupants et d’une maison dont il a pour projet de former un écrin esthétique et fonctionnel.

Le jardin engage alors un véritable dialogue  avec son environnement et cela à différents niveaux : visuels, sonores et biologiques selon son implantation géographique, ville, campagne, montagne, bord de mer etc…

Dessiner son jardin revient finalement à s’y projeter déjà pour y cheminer par la pensée et le contempler de différents endroits, sous différentes perspectives, en observant ses règles et proportions qui définiront son tracé.

Les circulations, la cinétique :

Ce sont en effet les circulations qui vont guider ce tracé, en dehors des éléments existants imposés (si présents) : on commence toujours par dessiner ces circulations d’un espace à un autre, ce qui établira la base de l’ensemble. Souligner ou pas ces allées créera de l’intimité, ou bien de l’ouverture. Un jardin au tracé simple dans lequel on ménage des effets de profondeur, des vides et des pleins.

Un beau tracé en plan ne veut pas dire pour autant un beau jardin…

Une création de l’esprit :

Rien ne  doit être « amovible » ou très peu dans un dessin, l’ensemble du tracé doit être « fort » et poétique.

Il faut penser également aux « déformations visuelles » et aux perspectives.

Lors du dessin, je vois le jardin dans mon « esprit » et je le projette sur une feuille de papier, le crayon suit et l’esprit corrige le tracé.

L’espace vide est aussi important que les pleins, comme le noir l’est pour le blanc. Les plans x, y, et z sont à travailler et à penser de façon simultanée en permanence.

Les limites de l’espace peuvent être renforcées, effacées, estompées ou déplacées selon  les masses végétales, plantations ou allées proches.

La connaissance des plantes :

Les plantes sont les premières actrices du projet et la parfaite connaissance de leur développement et de leurs tailles permet d’utiliser le végétal pour renforcer ou contraster une perspective à l’aide de lignes, de courbes.

Parfois seules les graminées pourraient créer un jardin en pensant au dessin, des allées en herbe rase et haute avec un ou plusieurs points focaux.

Il est recommandé d’utiliser et de privilégier les plantes et matériaux locaux dont l’aspect, et la maîtrise de mise en place est « ancienne ».

Cela n’empêche pas bien sûr d’apporter des plantes exotiques ou bien d’en acclimater.

Simplicité et maîtrise :

La simplicité d’un tracé et d’un dessin est plutôt un gage de maîtrise.

Les styles (poétique country, formel country, formel urbain, moderne poétique, contemporain, poétique urbain, classique) sont difficiles à maîtriser, ils sont le résultat d’un long apprentissage, de l’observation et d’un certain talent. Ils peuvent se rencontrer mais cela demande beaucoup d’expérience.

« Il est finalement plus difficile de dessiner simplement, le superflus et redondant sont possibles, mais une simplicité parfaitement maîtrisée vaut mieux. »

Un projet à long terme :

Finalement, qualifier un jardin n’a que peu d’importance, seul le résultat compte et surtout sa vie et sa survie, comment va-t-il évoluer ?

La vie d’un jardin se déroule à une autre échelle que la nôtre, les jardins nous survivent s’ils sont entretenus, ce sont nos enfants et leurs enfants qu’y s’y promèneront un jour.

Dessiner un projet de jardin pour qu’il nous survive peut paraître utopique mais je préfère l’envisager de cette façon en pensant surtout à des structures fortes et simples ainsi qu’à un entretien simplifié.

Xavier de Chirac

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